Esplanade du grand Meaulnes, à la fraîche.
Ils sont six, pinceau à la main, à décaper, préparer, peindre, fignoler les bancs en vert avec des montants noirs, les poubelles (extérieur-intérieur) en vert, le mur du local associatif donnant sur la rue Camille Desmoulins avec une couche d’apprêt, en blanc.
Ils se prénomment Allan, Kahina, Kaïs, Rachel, Rachima, Ryan, trois garçons, trois filles, qui se rencontrent pour la première fois. Ils sont encadrés par une animatrice du Service Jeunesse Chaïma Benhebbal. Super groupe, dit cette dernière. Super-animatrice, disent-ils. Super accueil de C’est Possible Autrement, nous disent-ils. Rien à redire !
Ils sont là dans le cadre d’un « chantier jeunes », dispositif financé par la Ville et qui permet à des jeunes de 17 à 25 ans de participer à un travail d’intérêt collectif, moyennant la participation au financement d’un Bafa ou d’un permis de conduire. Pour tous les six, c’est le permis. Le bailleur Val de Berry fournit le matériel.
Voilà trois ans au moins que les habitants du quartier et que notre Espace de Vie Sociale attendaient ce chantier pour améliorer le cadre de vie, pour poser d’ores et déjà des jalons du nouveau quartier qui se mettait en place dans le cadre de la rénovation urbaine. Mais la crise sanitaire, mais le foudroyage des tours, sa préparation et ses suites…
Nous y voilà enfin !
Réunion en amont avec des habitants pour avoir leur avis sur le choix des couleurs.
Distribution de prospectus dans les boîtes à lettres pour informer les résidents sur ce chantier en fin de semaine précédente.
Dès le lundi, les voilà à pied d’œuvre. Le lendemain, ils seront là à partir de 7h pour parer à la canicule menaçante. Peu de passage sur l’esplanade vu l’heure, hormis le gardien Monsieur Bedu, les personnels de la Régie de Quartier qui coupent les branches, quelques passants pressés qui rejoignent le bus, d’autres qui promènent leur chien, des parents qui accompagnent leurs enfants. Certains, intrigués, regardent de loin. Une dame s’enquiert de leur énigmatique activité, se réjouit de ce qu’ils apportent au quartier, un quartier qui n’est pas très bien entretenu, dit-elle ; elle en profite pour s’enquérir de la marque de peinture puisqu’elle doit faire des travaux similaires chez elle…
Le jeudi, pluie incessante qui interrompt leur chantier. A midi, l’association (salariées et bénévoles) et des habitants les invitent à un repas partagé. 18 personnes autour de la table.
Quant au point presse avec le Berry Républicain, prévu à 14 h, il est reporté au lendemain vendredi à 11 h.
L’ambiance aura été bonne, la solidarité aura fonctionné, on peut même parler de plaisir à ce chantier. Les clés de la réussite, selon eux ? Une animatrice qui les accompagne avec des consignes précises, du bon matériel, un chantier qui ne dure pas trop longtemps, la décision collective quant à l’aménagement des horaires tenant compte des contraintes de chacun. Et des complémentarités : les garçons ont fait le gros œuvre sur le mur, les filles les finitions plus précises. Différence de gabarit ? Différence de compétences ? Les filles le pensent, les garçons sont plus partagés.
Et les habitants, qu’en pensent-ils ? Ils n’ont souvent pas osé aborder les jeunes en pleine activité, mais les ont vus à l’œuvre, certains heureusement surpris de « voir des jeunes qui travaillent, et si tôt le matin », tous appréciant ces améliorations apportées à leur environnement, quelques-uns même se projetant avec des rêves de saison : « avoir des tables et des parasols près des bancs ». Le dispositif « chantier jeunes », qu’ils découvrent, et sa logique de contrepartie, leur semble une bonne idée.
Fin de la première étape, qui augure bien de l’été à venir. La suite…
Mais, au fait : ils ont peint un mur blanc ! Pourquoi un mur blanc ? Pourquoi cette couche d’apprêt sur l’un des murs du local ?
Vous le saurez en lisant le prochain épisode de notre feuilleton estival.